De l'Omer à Chavouot
Les 49 jours qui séparent PessaH de Chavouot s'appelle les jours de l'Omer car nous comptons chaque soir à la tombée de la nuit l'écoulement des jours qui nous mène à la fête du don de la Torah. Pendant cette période 5 petites fêtes sont célébrées. 4 sont très récentes et se rapportent à des événements du XXème siècle : Lag baOmer, Yom Ha-Choah, Yom Ha-Zikaron, Yom Ha-atzmaout, Yom Yerouchalayim.
La période de l'Omer
Le deuxième soir e PessaH, on coupait dans les champs une mesure d'orge de la nouvelle récolte comme sacrifice au Temple. Cette mesure est appelée Omer et correspond à environ 2,5 litres. Ces gerbes d'orge étaient agitées par les cohanim dans toutes les directions. Vayikra : XXIII, 10-11 :
"Parle aux enfants d'Israël et dis - leur : quand vous serez arrivés dans le pays que je vous accorde, et que vous y ferez la moisson, vous apporterez un ômer des prémices de votre moisson au pontife, 11 lequel balancera cet ômer devant le Seigneur, pour vous le rendre propice ; c'est le lendemain de la fête que le pontife le balancera. »
-וַיְַדֵּבר יְהוָה, ֶאל « מֶֹשה לֵּאמֹר. י ַדֵּבר ֶאל-ְבנֵּי יְִשָרֵּאל, וְָאַמְרָת ֲאלֵֶּהם, כִי-ָתבֹאוּ ֶאל-ָהָאֶרץ ֲאֶשר -ֲאנִי נֵֹּתן לָכֶם, וְּקַצְרֶתם ֶאת-ְקִציָרהּ--וֲַהֵּבאֶתם ֶאת-עֶֹמר ֵּראִשית ְקִציְרכֶם, ֶאל ַהכֵֹּהן ».
A partir de ce jour, on comptait 7 semaines (49 jours) jusqu'à la veille de Chavouot : la période de l'Omer.
Sefirat ha-Omer/ le compte du Omer
Le sefirat ha-Omer est une prescription de la Torah: Vayikra : XXII, 15-16
« Puis, vous compterez chacun, depuis le lendemain de la fête, depuis le jour où vous aurez offert l'ômer du balancement, sept semaines, qui doivent être entières ; 16 vous compterez jusqu'au lendemain de la septième semaine, soit cinquante jours, et vous offrirez à l'Éternel une oblation nouvelle. «
וְּסַפְרֶתם לָכֶם, ִמָמֳחַרת ַהַשָבת, ִמיּוֹם ֲהִביֲאכֶם, ֶאת-עֶֹמר » ,ַהְתנוָּפה: ֶשַבע ַשָבתוֹת, ְתִמימֹת ִתְהיֶינָה. טז ַעד ִמָמֳחַרת ַהַשָבת ַהְשִביִעת .ִתְסְפרוּ ֲחִמִשים יוֹם; וְִהְקַרְבֶתם ִמנְָחה ֲחָדָשה, לַיהוָה »
« La libération de l'esclavage et la sortie d'Egypte n’étaient pas une fin en soi. La libération physique devait être accompagnée de la libération spirituelle. D'autres part, la liberté ne peut exister sans lois. A PessaH c'est un peuple désordonné qui sortait d'Egypte. A Chavouot naissait une véritable communauté avec une ligne de conduite et des lois. Nous comptons de 1 à 49 parce chaque jour représente une étape dans notre préparation spirituelle. »
Période de deuil
La période de l'Omer est une période de deuil. On ne célèbre pas de mariage, pas de fête avec de la musique, on ne se rase pas, on ne se coupe pas les cheveux. Cette période était joyeuse jusqu'à ce que les évènements historiques suivants changèrent les choses. Le Talmud raconte que 24000 étudiants de Rabbi Akiva moururent dans une épidémie pendant la période de l'Omer. Rabbi Akiva, est l'un des plus grands sages de la Michna. Il est né aux environs de l'an 45. Il était berger et illettré. Il commença à étudier la Torah à 40 ans et devient très vite un grand maitre respecté. Il étudia à Yavné (centre d'étude rabbinique proche de Jérusalem) pendant 13 ans, puis fonde sa propre académie à Bné Brak. Son nom est cité 270 fois dans la Michna. Il soutint la révolte de Bar Kokhba. Arrêté par les romains aprés l'échec e cette révolte, il est torturé à mort en 45.
La révolte de Bar KorkHba
Les causes de l'insurrection
Les Juifs ont perdu le centre de la vie religieuse depuis la destruction du Temple de Jérusalem par les romains. En 130, l'Empereur Hadrien ordonne la construction d'une cité romaine avec un temple dédié à Jupiter sur les ruines de Jérusalem. Les Juifs sont outragés et deux ans plus tard, lorsque Hadrien promulgue une loi interdisant la circoncision, ils se soulèvent contre les romains.
Bar KorkHba
132, la révolte éclate, menée par Simon Ben Kosiba. Rabbi Akiva, qui croit voir en lui le Messie, le surnomme Bar KokHba, » fils de l'étoile». Les insurgés se battent avec acharnement, menant une guérilla comparable à celle des Maccabées. Prise par surprise, la 10 ème légion romaine stationnée en Judée est d'abord mise en échec. Les Juifs croient à la victoire et créent un gouvernement et frappent des pièces de monnaie comme si la Judée était redevenue un État indépendant. Hadrien envoie alors ses meilleurs généraux et la révolte juive est écrasée en 3 ans. 135, Bar KokHba et ses derniers hommes se replient dans une forteresse à Bétar. Ils ne résisteront pas longtemps au siège des romains. Il n'y aura aucun survivant.
Les conséquences de la défaite
L’échec de la révolte de Bar KokHba a des conséquences désastreuses :
– Des centaines de milliers de Juifs ont été assassinés par les romains, de nombreux d'autres sont forcés l'exil ou vendus comme esclaves. La Judée entière est dévastée.
– Pour anéantir toute espoir de rétablir une nation Juive, Hadrien efface le nom de Judée et renomme cette région Palaestina, dérivé du nom grec des Philistins.
– A la place de Jérusalem, fait construire la cité romaine Aelia Capitolina dont l’accès est interdit aux Juifs.
Hadrien tentera d'éradiquer le Judaïsme en interdisant l'étude de la Torah et l'observance des mitsvot, et en persécutant les rabbins dont beaucoup comme rabbi Akiva seront torturés et assassinés.
Lag Ba-Omer
Selon le Talmud, le 33 ème jour de l'Omer est décrit comme marquantla fin de l'épidémie dans l'académie de Rabbi Akiva. Ce jour-là (18 du mois de Lya) les mariages et les fêtes sont autorisés. Pour les Séfarades, la période de deuil s'arrête, mais pour les achkénazeq, le deuil reprend le lendemain.
Ce jour s'appelle Lag BA-Omer. Lag est la prononciation du chiffre 33 formé par les lettres ל et .
ג ל = 30
ג = 3
Le jour de Lag Ba-Omer, on a coutume de faire sorties, piques-niques, feux de camps, barbecues. En Israël, LagBa-Omer est associé à l'anniversaire de la mort de Chimon Bar YoHaï à qui la tradition a attribué la rédaction de Zohar(mystique Juive) et donne lieu à la tombée de la nuit à une fête : Hilloula de-rabbi Chimon Bar YoHaï.
D'autres événements ont eu lieus également à la période de l'Omer : le massacre des Juifs d'allemagne par les Croisés, la dernière grande déportation des Juifs de Hongrie pendant la seconde guerre mondiale a eu lieue pendant la période de l'Omer.
Yom Ha-Choah, le 27 Nissan
Instauré par la Knesset, parlement israélien, en 1951 en mémoire des 6 millions de Juifs assassinés pendant la seconde guerre mondiale. Yom Ha-Choah a lieu le 27 Nissan. En Israël, il y a une minute de silence qui fige tout le pays, la journée est dédiée aux commémorations, les écolesfont aussi une journée spéciale de recueillement et de souvenir. Beaucoup de communautés font des offies spécials avec allumage des 6 bougies pour les 6 millions de morts, récitation du kaddich, du El MaLe RaHamin.
YOM Ha-Zikaron (jour du souvenir), le 4 Lyar
Jour créé initialement pour rendre hommage aux soldats israéliens morts pour défendre Israël, Yom Ha-Zikaron est devenu également depuis quelques années aux victimes d'attentats en Israël.
Yom Ha-atsmaout (Jour de l'indépendance), le 5 Lyar
Ce jour célèbre l'anniversaire de la déclaration d'indépendance de l'Etat d'Israël le 5 Lyar 5708(14 mai 1948). La création de l’État d’Israël a été proclamée le 14 mai 1948, à quatre heures de l’après-midi, par le Conseil provisoire de l’État réuni au musée de Tel-Aviv. La Déclaration d’indépendance est lue à haute voix par David Ben-Gourion puis les 37 membres du Conseil apposent leur signature. Le soir même, peu avant minuit, le dernier Haut Commissaire britannique quitte Haïfa.
Yom Yerouchalaym le 28 Lyar
Le 28 Lyar marque la réunification e Jérusalem au terme de la guerre des 6 jours. En 1947, le plan de partage de L'ONU prévoyait de faire de Jérusalem une ville internationale mais l'année suivante, la vieille ville fut conquise par la légion arabe qui en interdit l'accès aux Juifs. Le 7 Juin 1967, les soldats parviennent à libérer la vieille ville de jérusalem. Les Juifs purent de nouveau aller prier au Kotel. Israel déclara alors l'unité de Jérusalem, sa capitale, et garantit la liberté d'accès de toutes les religions à leurs lieux Saint. En 1959, ouverture de Yad Vachem.
Pessah Cheni
A l'époque du Beth Hamikdach, quiconque n'ayant pas offert son Korban Pessah (=agneau pascal), le 14 Nisan, soit pour des raisons d'impureté, soit pour des raisons d'éloignement géographique par rapport à Jérusalem, devait l'apporter en guise de "rattrapage" 30 jours plus tard, c'est-à-dire le 14 Iyar.
C'est pourquoi ce jour se nomme Pessah Chéni = le 2e Pessah. On doit manifester plus de sentiments de joie que d'habitude, puisqu'il s'agit d'un jour rempli de Kédoucha (= sainteté). Certains ont l'habitude de manger de la Matsa ce jour-là. Il est permis de travailler Pessah Chéni.
Les 3 jours avant Chavouot sont appelés chlochet yemei Halaka sont en références aux 3 jours de préparations que demande D.ieu au bné israël.
Les Pirke avot (maxime des pères)
A partir du Chabbat juste après PessaH, il est de coutume de lire un chapitre des Pirke avot chaque chabbat aprésmidi. Cela est considéré comme une très bonne préparation au don de la ToraH. Penant les deux jours de Chavouot, deux sifré Torah sont sortis de l'aaron ha-kodech.
Le premier jour, nous lisons Chemot 19 et 20 (les 10 commandements ainsi que ba-midbar 28/26-31 qui citent la fête de Chavouot. La haftarah:Ezechiel 1:1-28, 3 : 12 .
Le second jour, nous lisons Devarim 14:22- 16:17. La haftara : Habakuk 2:20-3:19. Le second jour, nous lisons aussi le Izcor comme le dernier jour de PessaH, Shemini Atseret et Yom Kippour.
Chavouot, le 6 et 7 sivan
Chavouot est la Troisième fête de pèlerinage (Chaloch régalim). Elle a également une dimension agricole (début de la moisson du blé en Israël. On en offrait les prémices au Temple) et une dimension historique.
Chavouot est l'anniversaire du don de la Torah au mont Sinaï qui a eu lieu 7 semaines après PessaH. C'est pourquoi cette fête est appelée Hag-Ha-Chavouot (fête des semaines). Elle est aussi appelée Hag-Ha-Bikourim : » fête des prémices » Hag-Ha-Katsir : » fête de la moisson » Zeman matan Toratenou : » le temps du donc de notre Torah » En diaspora, Chavouot est célébrée les 6 et 7 sivan(uniquement le 6 sivan en Israël et dans les communautés libérales). Ces deux jours sont chômés (Yom Tov)
Le livre de Ruth est aussi lu le second jour de Chavouot. Le Livre de Ruth fait partie des cinq rouleaux ou méguilot, qui se trouvent dans les Hagiographes ou Kétouvim, et qui sont lus lors de quelques fêtes toraïques ou rabbiniques. Les cinq Meguilot sont :Chir hachirim (Cantique des cantiques) : Chabbat et Pessah, Routh (Ruth) : Chavouot (on lit aussi Michlé ou Proverbes), Kohélet (L'Ecclésiaste) : Soukot, Esther : Pourim, Ekha (Lamentations de Jérémie) : 9 av.
Le choix de Ruth à Chavouot est d'abord justifié par le fait qu'une partie du récit se déroule en Israël, durant la moisson des blés, qui est justement la période dans laquelle tombe Chavouot. Les coutumes de Chavouot La lecture des 10 commandements.
Veillée d'étude.
Cette coutume remonte au 16ème siècle avec les maîtres de la cabale qui nommèrent cette nuit « Tikoun lel Chavouot » (réparation de la nuit de Chavouot.
Décorations florales. Le midrah raconte que le Sinaï s'est couvert d'une magnifique végétation en l'honneur du don de la Torah. Cette verdure nous rappelle aussi l'offrande des prémices de l'époque du Temple.
Mets lactés
Selon le Talmud, nous mangeons des mets lactés en souvenirs de nos ancêtres qui reçurent la Torah, mais reçurent aussi les lois de cacheroute. Comme il fallait du temps pour abattre les animaux et cachériser les ustensiles, ils ne mangèrent que des mets lactés.
