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Voici les dates des fêtes Juives et des jeûnes pour l'année 5778. Les fêtes débutent la veille au soir.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Si la majorité des communautés Massorti célèbre les fêtes chômées pendant 2 jours, le mouvement Libéral ne les célèbre qu'une seule journée. Pourquoi?

 

En dehors d’Israël, il est de coutume, pour les fêtes juives bibliques, de respecter un jour supplémentaire connu sous le nom de Yom Tov Cheni shel galouyot (le deuxième jour de fête en diaspora), ou plus simplement Yom Tov Cheni. Les exceptions à cette coutume de deux jours de fête sont Hol ha-moed (jours de milieu de semaine à Souccot et PessaH).

 "Cette coutume a pour origine, l’incertitude quant au jour en Diaspora (dehors d'Israël) ou le Sanhédrin déciderait de la date de Nouvelle Lune. Par la suite, lorsque les calculs astronomiques devinrent plus fiables, les sages décrétèrent de garder néanmoins  la coutume de deux jours de fête.

Il y eut toutefois une exception pour le jour de Kippour, car un jeûne de deux jours était considéré comme trop dur. 

A l’inverse, Roch Hachana, devint progressivement une fête de deux jours, y compris en Israël. L’origine de cette coutume en Israël aussi, se trouve à l’époque du Second Temple bien qu’elle ne soit devenue universelle qu’au Moyen Age.

Pour Souccot et PessaH, on observa le premier jour de Hol Ha-moed comme jour de fête à part entière, alors qu’un jour supplémentaire fut ajouté à la fin. Ainsi, à PessaH, on fait un second Seder le second soir et on rajoute un huitième jour.

De même, le jour suivant Chemini Atzeret à Souccot, s’appelle SimHat Torah, « Fête de la Loi »

[Fêtes, Deuxièmes jours de fêtes, Encyclopdia Judaica]

 

Les Libéraux et Yom Tov Cheni.

Dans le Judaïsme Orthodoxe le respect du deuxième jour de fête est obligatoire. 

Les Libéraux, pour leur part, rejettent Yom Tov Cheni pour toutes les fêtes, sauf RochHashana. Le Judaïsme libéral observe 7 jours de fête pour PessaH et Chavouot et un jour pour SimHat Torah et Chavouot comme cela est écrit dans la Torah: Vayikra chap 13, BaMidbar Chap 18 et 19. Pour le Judaïsme liibéral, la raison première du redoublement des jours de fête n'est plus valable car le calendrier peut être, de nos jours, fixé à l'infini. La Torah ne le prévoyait pas  et, ce deuxième jour rallonge la fête en répétant la liturgie à l'identique des deux jours. Il est donc plus important de prononcer la prière une seule fois avec intention, de célébrer la fête avec joie plutot que de prolonger les fêtes et d'être lassé.

 

Les Massorti et Yom Tov Cheni.

Dans le Judaïsme Massorti, le débat sur la pertinence du deuxième jour de fête est ouvert. La plupart des communautés Massorti le respectent, d’autres ne font qu’un seul jour même en diaspora.

Quelques rabbins Orthodoxes Sionistes Modernes ont proposé d’abandonner le deuxième jour de Fête, en arguant des mêmes sources et raisonnements qu’une faction du Comité des Lois du Mouvement Conservative, le Rabbin Mendell Lewittes tire la conclusion suivante :

« Inutile de dire que le Deuxième Jour de Fête a indéniablement, été respecté scrupuleusement en Diaspora pendant des siècles. La situation a cependant radicalement évolué depuis moins d’un siècle, et le temps est venu pour nos autorités religieuses de réexaminer la question. A voir les discussions dans le Talmud, qui précédaient la directive envoyée d’Israël en Diaspora, il apparaît que les modifications qui prirent alors place dans l’observance du Second Jour dépendaient des moyens de communication entre Israël et Diaspora…Quand il était possible de prévenir la diaspora (de la Nouvelle Lune) par un relai de signaux lumineux, la Diaspora ne gardait qu’un jour de Fête. Quand les signaux devaient être interrompus à cause de l’interférence des ennemis d’Israël, on célébrait deux jours de Fête. Quand les signaux pouvaient à nouveau être faits, on revenait à un jour. Quand des messagers étaient envoyés pour rapporter la date fixée pour le nouveau mois, où qu’ils arrivent avant le 15 du mois, on ne célébrait qu’un jour de fête. Comme l’explique Rachi, ces faits « indiquent que cette observance n’était pas instituée pour toujours » Autrement dit, il n’y avait pas de takkanah… ; et comme dit Meiri « de nos jours, ce n’est rien d’autre qu’une coutume de nos pères (minhag). »

Des années 1930 aux années 1960, Yom Tov Cheni était un sujet de discussion récurrent pour le Comité de Loi Juive du Mouvement Conservative (Massorti).

Une Techouva (responsum) du Rabbin Aaron Blumenthal fut adoptée à l’unanimité par le Comité des Lois en 1963.

Après avoir cité ses sources légales et la littérature de responsa, la techouva affirme qu’il est possible de modifier la loi à ce sujet, bien qu’un tel changement ne soit ni obligatoire, ni recommandé.

La conclusion du Rabbin Aaron Blumenthal était :

« La suggestion d’en finir avec Yom Tov cheni vient de deux sources :

1. Les juifs observant pour qui le nouveau statut de la Diaspora et un désir d’investir Israël d’une influence spirituelle accrue justifiaient amplement un tel changement. Leur vie religieuse n’en souffrirait pas. La fin de difficultés additionnelles et de duplication non nécessaires des jours de Fête, faciliterait pour eux l’observance de ces Fêtes à la maison, et cela renforcerait leur Judaïsme.

2. Les Juifs non pratiquants, ou ceux qui seraient potentiellement observant, pour qui une moindre exigence du Judaïsme favoriserait une observance accrue des fêtes… Il est permis de se demander dans quelle mesure se plier à leurs exigence serait facteur de succès auprès d’eux… mais reviendrait à donner de l’importance à des maillons faibles de la vie Juive contemporaine et d’en tenir compte, ce qui est également important..."

En conclusion, cette Techouva avance qu’il serait prématuré de faire des changements officiels concernant le Yom Tov cheni, et que sa conservation présentait plus d’avantages que d’inconvénients.

 

Quatre ans plus tard, l’Assemblée Rabbinique ordonna au Comité des Lois de rouvrir le dossier.

Après de nombreux débats, trois Techouvot furent adoptées par le Comité des Lois.

Ces trois techouvot sont considérées comme valables dans le cadre de la Halakha normative. Le Mouvement Massorti, en accord avec la position juive traditionnelle, considère qu’une communauté doit suivre les règles de son rabbin, qui en tant que mara d’atra (Autorité rabbinique locale) a seul la responsabilité et l’autorité pour faire de tels p’sak (décision/règle).

En pratique, la plupart des synagogues Conservative Américaines et toutes les synagoguesMassorti Anglaises ont conservé l’observance de Yom Tov cheni, qui n’est bien entendu, pas observé dans les synagogues Massorti en Israël. 
En France, la communauté de Paris conserve les deux jours alors que celle de Nice n’en fait qu’un (à part Rosh Hashana bien entendu).

Résumé des trois teshuvot :

(1) Les rabbins Philip Sigal et Abraham J. Erlich ont conclu que l’observance de Yom Tov cheni est une coutume (minhag) qui peut relever de la décision du rabbin local.

« Alors que nous réaffirmons la valeur inhérente de Yom Tov cheni, afin de soulager ceux qui n’y trouvent aucun enrichissement spirituel, et ceux qui pour des raisons socio-économiques trouvent très difficile l’observance du deuxième jour de fête, nous déclarons que Yom Tov cheni n’est pas obligatoire, ce n’est pas un décret permanent mais un minhag (une coutume) un usage que les Communautés ne sont pas contraintes de respecter mis à part le second jour de Roch Hachana. D’un autre côté, ceux qui désirent toujours le maintenir comme expression de leur piété personnelle, comme une khumrah (mesure de rigueur), peuvent le faire, vetavo aleihem berakhah, (que Dieu les bénissent). »

(2) Le Rabbin Wilfred Shuchat a présenté une vue divergente en décidant

a) que l’observance de Yom Tov cheni doit être considérée comme une takkanah et non un minhag,

b) qu’il est important en général de construire « un rempart autour de la Torah »

 

En conclusion, il préconise vivement la conservation du deuxième jour de Yom Tov cheni pour des raisons pratiques.

Curieusement le Rabbin Shuchat conclut en disant qu’il serait d’accord avec l’abandon de Yom Tov cheni s’il était initialisé par des autorités halakhiques reconnues en Israël. Cela fait écho au point de vue de certains rabbins Orthodoxes Modernes qui seraient en théorie désireux de faire de nombreux changements préconisés par le Judaïsme Massorti mais qui affirment ne pas vouloir créer de telles règles de leur propre autorité ; ils attendent plutôt qu’une institution plus reconnue en Israël apparaisse et fasse le premier pas.

(3) Le Rabbin Aaron Blumenthal écrit : « qu’il serait tragique pour nous d’initialiser un programme qui conduirait inévitablement à l’abandon du second jour de fêtes. Laissons ceux qui n’ont pas le choix…ne pas se sentir en violation de la Halakha s’ils n’observent que le premier jour. Mais nous ne saurions approuver tacitement l’initialisation de discussions sur le deuxième jour, au sein des Congrégations qui ont toujours, des offices réguliers et significatifs le deuxième jour aussi. »

Toutes les techouvot Conservative peuvent être trouvées dans « Proceedings of the Committee on Jewish Law and Standards of the Conservative Movement 1927-1970 » volume III, pages 1228-1272. C’est un ensemble de trois volumes que l’on peut se procurer aux United Synagogues Book Service.

Plaidoyer pour la suppression du deuxième jour de Yom Tov en diaspora.

La question de la suppression du deuxième jour de fête en diaspora pose un problème deHalakha technique, peut-on ou non procéder à cette suppression ? En a-t-on le droit ?

Quel intérêt peut-on avoir à supprimer un deuxième jour de fête ?

Certains ont suggéré que cela pourrait aider les moins pratiquants. Cela est vrai partiellement, mais le public non pratiquant ne se mettra pas à pratiquer à cause de cela.

Le public traditionaliste, celui qui vient à la synagogue à l’occasion des grandes fêtes, n’est pas vraiment concerné par ce débat. Il viendra s’il a envie et s’il le peut, pour un jour ou deux jours cela ne change pas grand-chose. Il ne bousculera pas son emploi du temps à cause de cela.

 

Si quelqu’un veut respecter sérieusement les fêtes juives, il doit prendre un congé, ce qui n’est pas toujours facile dans le contexte économique actuel. Les enfants ne doivent pas aller à l’école, pour l’école juive cela ne pose pas de problème puisque elle est de toute façon fermée. Mais pour l’école laïque c’est assez difficile. Celle-ci est tout à fait prête à tolérer un certain absentéisme pour cause de fête, à la condition qu’il n’y ait pas d’abus. 

C’est également le problème des étudiants juifs pratiquants pour qui le respect des fêtes et chabbat est souvent difficile. Le doublement des fêtes ajoutant à la difficulté.

Maintenir le deuxième jour de fête alors que la plupart des juifs ne peuvent pas le respecter à cause de leur travail ou de leur scolarité, équivaut à "placer un obstacle sur les pas d’un aveugle", ce qui représente un interdit de la Halakha grave. Si effectivement le jour de fête doit être chômé et que je ne le chôme pas, je suis coupable de cette transgression.

Respecter sérieusement le calendrier juif en diaspora aujourd’hui est déjà une chose difficile, le deuxième jour de fête ajoute à ces difficultés et la rend pour beaucoup insurmontable.

La raison historique : l’ignorance de la date précise de la fête, n’existe plus du tout. La volonté de vouloir marquer une différence entre Israël et la diaspora est totalement artificielle et superflue car cette différence existe et est palpable chaque jour.

Vis-à-vis de la fête elle-même, le deuxième jour de fête est pour beaucoup de gens une source de troubles et même d’ennui.

Il a le gros inconvénient de casser le rythme des fêtes qui correspond à une certaine symbolique. Les gens finissent par croire qu’il y a huit jours à Pessah, alors que le 7 est symboliquement fondamental. De même avec Souccot et le rythme des jours de Hol Hamoed qui se retrouve totalement abîmé. La Tora propose une symbolique et un rythme logique et la pratique du Yom Tov Cheni bouscule cette logique et sème le trouble dans les esprits.

Mais beaucoup plus grave, ce deuxième jour de fête aux yeux de beaucoup devient ennuyeux et annule donc sa raison d’être. 

Le rituel à la synagogue est strictement le même que la veille, il devient même aux yeux de certains carrément pénible.

La plupart des juifs aujourd’hui vivent en ville et quand ils respectent la HalaHa, ils se retrouvent enfermés chez eux avec très peu de possibilités de sortir. Être limité une journée, c’est le cas à Chabbat ou aux fêtes, représente un véritable ressourcement quand cela dure 24 heures ; mais cela peut devenir une source d’ennuis au-delà d’une certaine limite, en particulier chez les familles avec enfants.

Si par malheur, les deux jours de fête précèdent le shabbat, on se retrouve coincé trois jours;

A l’heure des voyages en Israël et des liens étroits entre Israël et diaspora (téléphone, internet), le Yom Tov cheni provoque parfois un décalage du cycle de lecture shabbatique entre Israël et la diaspora. Dans le passé cela n’avait aucune importance, mais aujourd’hui, ce décalage est souvent cause de gêne. 

Il y a également un argument historique et social. Dans le passé, ce Yom Tov cheni apportait beaucoup aux gens, car c’était un congé supplémentaire et l’occasion de rester en famille un jour de plus. Mais aujourd’hui, l’argument du congé se retourne puisque les conditions de vie sont très différentes et les occasions de congés existent de toute façon. Ce qui était un avantage social par le passé (un jour de congé supplémentaire) est devenu une cause de difficulté sociale.

Par ailleurs, ceux qui sont attachés à ce rituel doivent pouvoir le continuer.

Je connais des gens (massorti et orthodoxes) qui argumentent au contraire que c’est plaisant, source de calme supplémentaire, l’occasion de prier à la synagogue avec les seuls assidus et concernés... Ce point de vue est parfaitement respectable.

Mais pour l’immense majorité, y compris des juifs pratiquants, le Yom Tov Cheni n’apporte plus rien et a perdu toute justification véritable sinon le fait de laisser perdurer une veille tradition.

Revenir au rythme normal prôné par la Tora, ne veut pas dire être laxiste, bien au contraire.

La question technique de l’abrogation d’un minhag doit être étudiée pour elle-même, et il existe à ce sujet des solutions. Soit celle d’une décision collégiale (rabbin Lewittes, ci-dessus) soit laisser la marge de manoeuvre à chaque communauté de décider pour elle-même en conscience. Il faut cependant avoir conscience de la force du minhag dans le judaïsme et de la réticence à changer la "coutume de nos pères".

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